Nouvelle attaque contre les fonctionnaires

17.11.2017

La proposition de l’Open Vld de supprimer les nominations définitives est inacceptable 

 Par l’accord d’été et la priorité donnée à l’emploi contractuel dans la fonction publique fédérale, le gouvernement donne l’estocade au statut. L’autorité procède progressivement à une « privatisation » totale. L’Open-Vld va encore plus loin. Lors de son « Vrijheidscongres » de ce week-end, il propose de supprimer tout simplement les nominations définitives de fonctionnaires, à quelques exceptions près.  C’est ce qu’on peut lire dans les textes du congrès du parti libéral.

C’est une mauvaise idée parce que les nominations définitives, qui constituent une base de neutralité :
1. garantissent l’exécution objective de la législation ;
2. garantissent la fluidité du service rendu au citoyen ;
3. offrent une protection contre l’ingérence politique, les conflits d’intérêt et l’arbitraire.

L’argument des politiciens selon lequel un fonctionnaire devrait presque commettre un meurtre pour être congédié est manifestement fallacieux et populiste. Si un fonctionnaire ne donne pas satisfaction, il peut aujourd’hui déjà tout simplement être licencié après deux évaluations négatives.

Le principe de la continuité du service public garantit que le service au citoyen, même en cas de changement de gouvernance avec de nouveaux politiciens, continue d’être fourni intégralement par les fonctionnaires. Tous ces arguments constituaient les motifs les plus importants de l’auteur du « Statut Camu », dans les années trente, pour établir un statut pour tous les fonctionnaires. Le supprimer nous renvoie 80 ans en arrière au temps du favoritisme politique et du clientélisme.

Bref, une énième gifle infligée aux fonctionnaires, mais aussi un manque de respect à l’égard de chaque citoyen. Car il est certain que le service rendu souffrira de ce pillage. En fait, il s’agit du démantèlement de notre état de droit. Nous espérons que les membres tant soi peu intelligents de l’Open Vld n’accepteront pas cette proposition lors de leur congrès.

François Fernandez-Corrales
Président général