9.000 militaires battent le pavé à Bruxelles

15.11.2016

Plusieurs milliers de militaires, rejoints par des policiers, ont bruyamment manifesté ce mardi à Bruxelles pour protester contre le relèvement de l'âge de la pension pour les membres des forces armées, une décision prise le mois dernier par le gouvernement, sans toutefois obtenir de promesses fermes du ministre de la Défense, Steven Vandeput, d'une adaptation de cette mesure. Ils étaient près de 10.000 (soit un tiers des effectifs de l'armée belge) à battre le pavé pour dénoncer l'allongement des carrières militaires à 63 ans en 2030, une mesure qui "supprime la reconnaissance de la spécificité du métier de militaire" jusqu'ici en vigueur.

Les manifestants ont quitté vers 14h30 les environs du cabinet du ministre pour poursuivre leur parcours vers l'Albertine où la dispersion a eu lieu. Les derniers d'entre eux ont, tout comme ceux qui étaient à la tête du cortège, serré la main des policiers avant de partir.

M. Vandeput, qui est également ministre de la Fonction publique, a rencontré en début d'après-midi les représentants des quatre principaux syndicats - le SLFP-Défense, la CSC-ACV Services publics, la Centrale générale des Services Publics (CGSP-ACOD) et la CGPM-ACMP (apolitique) - qui sont sortis très déçus de cet entretien.

"On est resté dans une impasse, le ministre n'a pris aucune responsabilité par rapport à ce qui se passe à l'extérieur. Il a allumé la mèche et maintenant il s'étonne et nous demande à d'essayer de la calmer (la situation). Les militaires en ont ras le bol d'avoir ce genre de décisions", a lancé à chaud le SLFP.

M. Vandeput (N-VA) a, dans un communiqué et dans des déclarations à la presse, reconnu l'ampleur du mouvement, parlant des 8.500 manifestants comme d'un "signal très important" et assurant qu'il allait défendre la spécificité du métier de militaire.
Il a toutefois souligné qu'il ne pouvait pas faire des promesses qu'il n'est pas à même de réaliser.

Le ministre a ajouté qu'il demanderait à son collègue des Pensions, Daniel Bacquelaine (MR), d'entamer "cette année encore le dialogue social" sur les conséquences de la décision gouvernementale, en gardant à l'esprit la spécificité de la profession militaire.
L'équipe Michel a, lors de l'établissement du budget 2017, décidé le 15 octobre de prolonger progressivement la durée des carrières militaires à partir de 2017 et d'introduire des conditions de carrière (comme un nombre minimal d'années de service) avant de pouvoir partir à la retraite.

Cette augmentation progressive de l'âge de la pension - mais plus rapide que l'allongement des carrières dans le civil -, à savoir 57 ans en 2018, 57,5 en 2019, 58 ans en 2020, 58,5 en 2021, 59 en 2022, 59,5 en 2023, 60 ans en 2024, 60,5 en 2025, 61 en 2026, 61,5 en 2027, 62 en 2028, 62,5 en 2029 et 63 en 2030.

Des militaires qui, par exemple, se trouvent aujourd'hui à sept ans ou moins de leur pension verront doubler le temps de service qui leur reste à prester, selon le front commun syndical.

 

Source : Belga

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