Le personnel pénitentiaire, des collaborateurs de première ligne

gevangenis brugge
06.04.2020

Tout comme beaucoup de travailleurs du privé et de membres du personnel des services publics, le personnel pénitentiaire travaille aussi dans des conditions difficiles. Lui aussi mérite un applaudissement.

Malgré ces conditions très difficiles que nous dénonçons depuis des années, dont le sous-effectif, les agents pénitentiaires sont fidèles au poste.

Et même si la prison est une forteresse, l’épaisseur des murs n’arrête pas le coronavirus. Compte tenu des menaces potentielles, le personnel se trouve soudain confronté à un tas de nouveaux problèmes.  

Il y a d’une part les règles qui changent tous les jours non seulement pour eux, mais aussi pour les détenus. Ce qui qui ne facilite donc pas leur tâche. Comment essayer de maintenir le calme lorsque les détenus sont soudain privés de la possibilité de recevoir de visites ? Comment se protéger soi-même et sa famille, en étant responsable de garder la contamination en dehors des mures, si l’on ne dispose pas d’assez de moyens de protection ? Ce ne sont que quelques questions auxquelles le personnel est confronté.  

D’autre part il y a aussi la peur. Quelles seraient les conséquences si l’épidémie parvenait tout de même à s’insinuer à l’intérieur des murs d’une prison, qui est la plupart du temps fortement surpeuplée et où les cellules trop petites ne permettent pas de respecter la distanciation. Comment procéder ? Chaque membre du personnel a une famille qu’il ne veut pas contaminer. C’est une arme à double tranchant, car le personnel pénitentiaire entre et sort quotidiennement de l’institution… Là aussi règne la crainte de propager eux-mêmes le virus.

A cela s’ajoute la charge de travail qui ne cesse d’augmenter parce que le personnel est lui aussi confronté à la maladie. Et pourtant le de travail doit continuer, parfois avec des tâches supplémentaires comme la prise de la température des détenus, les soins particuliers pour la décontamination, etc.

Soudain l’image du personnel pénitentiaire est passée du « gardien de prison toujours en grève » à celle d’un collaborateur de première ligne qui veille à la sécurité de chaque citoyen et qui prend soin des détenus. Il ou elle ne peut exécuter ses tâches à domicile, mais se trouve au cœur du combat, à l’ombre de ceux qui ont les faveurs des médias. Un combat qui est loin d’être terminé.  

Pour ces raisons, adressons un applaudissement au personnel pénitentiaire, car il le mérite.  

Avant que le gouvernement ne prenne les premières mesures, le SLFP avait demandé à l’autorité un plan d’action, mais à l’époque elle était d’avis qu’elle s’adapterait selon les directives du conseil de sécurité.

Le SLFP suit la situation de jour en jour depuis le début de la crise du coronavirus. La santé du personnel est notre priorité. Le SLFP signale tout problème à l’autorité et veille à ce que les directives soient bien suivies et ajustées lorsque c’est nécessaire pour la sauvegarde du bien-être du personnel et du maintien du service rendu.

Après la crise, le SLFP offrira aussi à ses affiliés toute l’aide nécessaire pour soutenir d’éventuelles demandes et il engagera un débat critique avec l’autorité sur ce qui s’est bien passé et surtout sur ce qui doit- être amélioré.  

 

Yexte en collaboration avec Eddy De Smedt, responsable SLFP EPI-Nord

Photo @Belgaimage