2019, sommes-nous arrivés à un point de non-retour?

voorzitter toespraak
12.01.2019

2019 commence avec un goût particulier. Les mouvements spontanés de citoyens en colère dégénèrent en actions violentes. La population répond ainsi à cette politique qui est axée uniquement sur l'économie de marché. Le fossé entre le monde politique et la population n’a jamais été aussi large et profond qu'aujourd'hui. Sommes-nous arrivés à un point de non-retour?

Telle était la question du président général François Fernandez-Corrales lors de la réception du Nouvel An du SLFP. Il a aussi fustigé le monde politique sur le manque de responsabilité et de respect.

Première femme

foubert« La fonction publique nous rassemble, dans notre vision de la responsabilité. Elle crée des liens entre nous et nous donne une image dans notre cher SLFP » C’est avec ces mots-là que Bea Foubert a ouvert son discours. Elle est la première femme élue et troisième secrétaire général du SLFP.

Bea Foubert a rappelé que nous, le personnel du secteur public, sommes les piliers de l’intérêt général, de l’état de droit. Pourtant, tout cela est aujourd’hui remis en question. Le statut Camu, né en 1937, est supprimé par le gouvernement actuel, bien qu’il soit en affaires courantes.

Le SLFP s’oppose fermement aux intentions du gouvernement actuel de supprimer la nomination définitive : si nous n’y prenons pas garde, le recrutement ne se fera plus que sur base contractuelle. Que la constitution soit mise à mal ne semble gêner personne. Le credo est le suivant : « Qu’ils s’adressent au tribunal s’ils ne sont pas d’accord ». Tout est sacrifié sous prétexte d’économies.

TiSA

De plus, un traité international inquiétant est en chantier. Les négociations se déroulent en secret, à l’initiative des Etats-Unis, avec 23 partenaires dont l’Union Européenne, donc nous. Wikileaks en a fait la publication : il s’agit du Trade in Services Agreement – « TiSA » en abrégé. Il annonce une libéralisation mondiale du secteur des services. La législation sur la vie privée est contournée. Le TiSA menace la fonction publique d’une privatisation mondiale, structurelle et irrévocable.

Aux politiciens présents, la questions était très simple : qu’ils comprennent notre message et qu’ils le relayaient vers leurs partenaires du gouvernement actuel et futur, avec lequel il n’est pas simple de gouverner. Mais ne laissez pas démanteler l’état de droit pour l’une ou l’autre « victoire à la Pyrrhus » ou une monnaie d’échange pour engranger l’un ou l’autre gain de cause.

Un besoin d’amour

Bea Foubert a conclu avec une réflexion au sujet de la solitude. Il n’y a jamais eu autant de solitude dans la société : depuis le début 2018, le Royaume-Uni a un « minister of loneliness » : une enquête indique qu’au Royaume-Uni 9 millions de personnes sont isolées (presque autant que toute la Belgique), aux Pays-Bas il y aura 6 millions d’isolés pour 2040, et la Belgique n’est pas en reste.

Mourir de solitude devient progressivement la cause numéro 1 de mortalité en Europe, malgré les médias sociaux et les amis virtuels et la fausse petite vie heureuse, n’en déplaise à Facebook. Les gens ont une relation très intense, particulièrement avec leur smartphone.

Google nous fournit des thérapies (c’est aussi une forme d’économie), l’industrie pharmaceutique tourne à plein régime, il y a des app anti-dépression.

Notre Syndicat est donc bien plus qu’une association de personnes destinée à défendre leurs droits, nous sommes aussi une famille !

Mise à l’honneur de Henk Herman

Henk HermanCe n'est pas une réception du Nouvel An comme d'habitude; mais surtout la célébration du départ de Henk Herman, qui a pris sa retraite après 21 ans de loyaux services au sein du SLFP en tant que secrétaire général. Les différents orateurs ont utilisé beaucoup de superlatifs lors de leurs éloges.

« Henk est un monument. Un roc à la Rue Longue Vie, dans notre quartier-général. La présence nombreuse de tous ses amis, des membres du SLFP, des citoyens, des collègues d’autres syndicats et des politiques, en témoignaient ! »

 

 

Photos : Marc Smits