Le personnel de la fonction publique mérite du respect, pas des stigmatisations.
C'est un cliché tenace : les fonctionnaires vivraient dans une cage dorée, avec des salaires élevés, des régimes de retraite luxueux et plus de jours de congé que quiconque. Les académiciens et les politiciens entretiennent volontiers cette image, surtout lorsqu'il est question d'économies budgétaires. Les négociateurs fédéraux semblent une fois de plus vouloir faire payer la note au personnel public. Mais cette histoire est-elle vraie ? Et plus important encore : est-elle juste ?
L’analyse du professeur d’économie Rudy Aernoudt (UGent) dans Het Laatste Nieuws affirme que les fonctionnaires sont trop bien payés. Ses conclusions et ses calculs s'appuient notamment sur le baromètre salarial de Jobat, une enquête menée auprès de 62 000 Belges. Une étude représentative ? Nous posons légitimement la question. La réponse est non. Le professeur conclut que les fonctionnaires ont vu leur salaire mensuel augmenter de près de 30 % ces dernières années. Rien n'est moins vrai.
Ce qu'on ne vous dit pas :
Le package salarial total dans le secteur privé est souvent plus avantageux. Voitures de société, primes et autres formes de rémunération variable constituent une part importante de la rémunération dans le secteur privé, des avantages dont une grande partie des fonctionnaires ne bénéficient pas.
La comparaison des salaires entre le secteur public et le secteur privé est présentée de manière trompeuse. Le personnel public assure la sécurité, l'éducation, les soins de santé et la sécurité sociale. Ils sont la colonne vertébrale de notre société.
Ce que l’on oublie souvent, c’est que derrière ces chiffres se cachent de vraies personnes. Des hommes et des femmes de chair et de sang, qui font de leur mieux chaque jour pour garantir un service public, même dans des conditions difficiles. Ces dernières années, nous avons vu à quel point leur travail est crucial, par exemple pendant la pandémie de Covid-19. Sans leur engagement, notre pays se serait arrêté.
La question que nous devons nous poser est donc la suivante : ces personnes méritent-elles d’être traitées ainsi ? Doivent-elles toujours être la cible d'économies et de généralisations ? Le respect envers le personnel de la fonction publique signifie reconnaître que leur travail est essentiel et qu’il est injuste de les dépeindre comme des privilégiés.
Au SLFP, nous continuons à plaider pour un traitement équitable du personnel public. Les économies ne doivent pas se faire aveuglément sur le dos de ceux qui maintiennent notre société en mouvement. Brisons les clichés et menons le débat avec respect pour les faits et pour les personnes.