
Les organisations syndicales CGSLB et SLFP ont découvert avec étonnement la proposition de loi de Vincent Van Quickenborne et Alexia Bertrand (Open Vld) visant à taxer la prime syndicale. « Cette mesure est incompréhensible, surtout de la part d’un parti qui s’est toujours opposé à de nouvelles taxes », réagissent Gert Truyens, Président national de la CGSLB, et Patrick Roijens, Président du SLFP.
Une logique libérale complètement perdue
« Que ce soit justement l’Open Vld – une formation libérale censée prôner une diminution de la pression fiscale – qui propose une telle mesure, c’est tout simplement honteux », explique Gert Truyens. Taxer une prime annuelle de quelques dizaines d’euros destinée à des travailleurs qui travaillent dur, alors que des parlementaires comme Van Quickenborne et Bertrand perçoivent eux-mêmes chaque mois une indemnité forfaitaire non imposable de près de 2.600 euros ? « Certains travailleurs gagnent même moins que cela chaque mois ! Ce n’est pas seulement injuste, cela montre aussi à quel point ces responsables politiques sont déconnectés du terrain. »
Une attaque contre 3 millions de travailleurs
La prime syndicale est, pour plus de 3 millions de travailleurs en Belgique – tant dans le secteur privé que dans la fonction publique – une compensation annuelle versée par l’employeur ou le secteur, souvent par l’intermédiaire de leur syndicat. Ce n’est ni un cadeau ni un bonus, mais une reconnaissance de leur affiliation syndicale et de leur contribution au dialogue social.
« Grâce à ce dialogue – pensons aux CCT, aux accords salariaux, à l’amélioration des conditions de travail et à la protection sur le lieu de travail – les syndicats participent activement au progrès social », explique Patrick Roijens. « La prime est une compensation modeste mais symbolique pour ceux qui, surtout dans le contexte difficile actuel, font le choix de la solidarité et de la représentation collective. »
« De la reconnaissance, pas une taxation ! »
« Ce type de proposition mine la confiance dans le monde politique », poursuivent les deux présidents. « Alors que nous, en tant qu’organisation syndicale, misons précisément sur la confiance, l’engagement et la solidarité. Les travailleurs donnent chaque jour le meilleur d’eux-mêmes, malgré la pression, l’insécurité de l’emploi et l’augmentation du coût de la vie. Nous sommes à leurs côtés pour les accompagner, les soutenir et les informer au mieux. Ils méritent de la reconnaissance – pas une nouvelle taxe ! »
La CGSLB et le SLFP appellent les responsables politiques à se concentrer sur de vraies solutions pour les travailleurs, au lieu d’attaquer des avantages symboliques.
Patrick Roijens, président général SLFP
Gert Truyens, président CGSLB