
Le gouvernement intervient une fois de plus dans le régime de pension en mettant fin à l’accumulation du bonus de pension existant, tout en maintenant les droits acquis jusqu’au 31 décembre 2025. Cette mesure est appelée le « bonus de pension clear cut ».
Bien que les droits acquis soient maintenus jusqu’au 31 décembre 2025, cela ne rend pas la mesure moins radicale.
Ce bonus de pension n’existe que depuis à peine un an et est déjà supprimé, sans aucune évaluation approfondie. Ce faisant, le gouvernement démontre encore une fois son manque de respect pour la sécurité juridique. Le système de pension devient ainsi de plus en plus complexe – non seulement pour les citoyens, mais aussi pour le Service fédéral des Pensions.
De plus, l’introduction prévue du malus pension à partir de 2026 risque d’avoir des effets pervers. Les travailleurs aux carrières incomplètes, qui étaient justement motivés à rester plus longtemps en activité grâce à ce bonus, seront désormais enclins à partir à la retraite anticipée en 2025 afin d’éviter le malus. Ce n’est tout de même pas ce que le gouvernement souhaitait ?
Le SLFP exige : le maintien de tous les droits acquis, y compris leur indexation !
Il est inacceptable que l’autorité promette d’abord une prime à ses citoyens pour les encourager à travailler plus longtemps, puis les pénalise ensuite en limitant l’indexation de leurs pensions au moment où ce bonus est effectivement accordé.
Pourquoi cette mesure est-elle inacceptable ?
La pension d’un fonctionnaire n’est pas une faveur, mais un traitement différé.
Les fonctionnaires :
- Sont mobilisés unilatéralement au service de l’intérêt général.
- Ne peuvent pas négocier leur rémunération.
- Reçoivent rarement des augmentations salariales, sauf en cas de tensions sociales.
- Ne bénéficient pas d’un deuxième pilier de pension, souvent significatif dans le secteur privé.
- Ne reçoivent généralement pas d’avantages extralégaux tels que voitures de société, participations aux bénéfices ou plans cafeteria.
Jusqu’à présent, la pension de fonctionnaire était l’un des rares éléments de motivation pour choisir et rester dans une carrière au sein du service public. Le gouvernement y met aujourd’hui abruptement fin – sans mesures transitoires suffisantes, sans concertation.
C’est une véritable rupture de contrat et cela ressemble à une vengeance envers les fonctionnaires.