Marche pour le climat le 15 mars : nous sommes solidaires, mais nous n’appelons pas à la grève

climat
14.03.2019

Le mouvement belge pour le climat Youth for Climate appelle les syndicats à participer à la grève mondiale pour le climat du 15 mars. Anuna, Kyra et Greta n’ont donc pas caché leur déception lorsqu’il s’est avéré que seul un syndicat donnerait suite à cet appel.  

Leur réaction n’est pas étonnante, le climat est une affaire qui nous concerne tous, travailleurs et allocataires sociaux. Cependant, la CGSLB a décidé de ne pas déposer de préavis de grève. Un petit mot d’explication …

En tant que Syndicat libéral, nous demandons à nos affiliés de participer à toutes sortes d’actions, nous voulons contribuer à une sensibilisation au changement climatique qui soit critique, honnête et juste et nous sommes prêts à faire appel à notre réseau pour obtenir encore plus de soutien au sein de la société.

Les manifestations récentes pour le climat et la ténacité justifiée des jeunes ont réveillé le monde politique. Le climat est enfin devenu un sujet d’actualité qui figure au premier plan de l’agenda politique. Il est certain qu’il sera l’un des enjeux des prochaines élections.

Nous soutenons le mouvement, mais pour qu’un plus grand nombre puisse adhérer aux mesures proposées, nous estimons qu’elles doivent aussi être sociales et justes.  

La politique environnementale actuelle repose trop sur des efforts volontaires et des déclarations d’engagement sans force contraignante. Nous sommes conscients qu’il faut éviter un excès de réglementation, mais nous demandons un cadre réglementaire clair pour toutes les entreprises, tous les travailleurs et allocataires sociaux, dans lequel les charges les plus lourdes reposent sur les épaules les plus solides.

Les primes existantes, entre autres celles pour les travaux de rénovation, l’isolation, les voitures électriques, etc. augmentent l’inégalité sociale et bénéficient souvent à un petit groupe de nantis. Les travailleurs et les allocataires sociaux ne disposent pas toujours de suffisamment de moyens financiers pour faire des efforts en faveur du climat. Par conséquent, ils sont culpabilisés et décrochent. Ce ne sont pas seulement les syndicats qui le constatent. Les jeunes se rendent aussi compte que des choses durables sont chères et que la consommation écologique n’est pas à la portée de tout le monde. Jonathan Keirse et Ward Winters, tous deux âgés de 17 ans, ont expliqué un programme intéressant de réforme fiscale dans MO* Magazine. Il a pour but d’encourager tout le monde, quel que soit son statut social ou revenu, à faire des choix durables, justes pour l’homme, l’environnement et la société.

C’est pourquoi la CGSLB plaide pour élargir le groupe d’experts avec des spécialistes soucieux des défis socioéconomiques de la politique climatique. Pour nous, un panel d’experts de différents domaines est nécessaire pour arriver à une politique qui bénéficie d’un large soutien.

En outre, nous voulons souligner l’importance de la concertation et du dialogue. En effet, les récentes manifestations pour le climat ont permis aux hommes politiques d’ouvrir enfin les yeux sur cette problématique et qu’elle figure au premier plan de l’agenda politique. Il faudra toutefois former des gouvernements et rédiger des déclarations de politique générale. Nous nous engageons à formuler différentes propositions relatives au climat dans nos mémorandums aux formateurs politiques. Le processus décisionnel politique est comme un marathon. C’est pourquoi nous devrons bien doser nos efforts et procéder ensemble à des actions appropriées dès que la vision politique sur le climat sera effectivement connue. En ce qui nous concerne, la grève est le dernier moyen de pression, notre ultime recours.

Donc non, nous ne participons pas à la grève, et nous sommes conscients qu’il nous faudra courir un peu plus vite pour atteindre la ligne d’arrivée.

Le climat est bien une de nos préoccupations. Nous croyons en un avenir écologique social où la politique climatique joue un rôle à part entière et où tout le monde a l’occasion d’y contribuer de manière juste. 

Source : cgslb.be

Le SLFP partage le point de vu de la CGSLB : nous sommes solidaires au mouvement mais pour nous aussi, la grève est le dernier moyen de pression, notre ultime recours.